La vie est une chose simple que nous compliquons tous les jours. Je ne parle pas des moments vraiment critiques de la vie où nous peinons à respirer tellement les choses deviennent sérieuses. Je parle de la vie de tous les matins et de tous les soirs, celle qui nous permet de sourire, de nous inventer et de croiser des gens, celle qui nous offre le jour et la nuit, le froid et le chaud, juste comme ça, pour le plaisir.
La vie semble se manifester sans raison apparente mais nous avons du mal à rentrer dans ce jeu avec elle. Nous préférons raisonner, juger et comparer. C’est dommage parce qu’avec notre belle intelligence nous finissons par la réduire aux limites de nos pensées et oublier à quel point nous tenons à elle, à quel point nous l’aimons. Du coup, lorsque la vie nous contrarie nous la critiquons au lieu de l’interroger, nous rentrons dans un long monologue au lieu de l’écouter. Et puisque c’est elle qui sait, puisque nous lui devons notre propre existence, nous nous privons d’une aide précieuse.
Pourquoi ne pas commencer par remarquer qu’elle est une Présence à part entière qui agit autant en nous qu’autour de nous ?
Elle soutient notre propre vie autant qu’elle soutient toutes les autres: humaines, animales, végétales, minérales, célestes, terrestres, visibles, invisibles.. Son registre est infini et nous en faisons partie. Nous en faisons partie, nous en sommes tributaires mais nous faisons comme si elle ne savait rien et que nous seuls savions, comme si nous seuls pouvions créer le monde à notre guise. Et nous commentons et nous commentons.. On ne compte plus les conversations où nous critiquons tout et n’importe quoi à propos de l’existence, au lieu de simplement chercher à apprendre. Apprendre de la vie, apprendre ce qu’elle enseigne, apprendre comment elle nous aime. Parce que quoi qu’il puisse nous arriver elle nous soutient toujours. Mais pas comme nous le voulons. Et tout est là. Nous nous sentons floués dès qu’elle contrarie nos projets.
En réalité la vie nous aime et nous prend très au sérieux. Elle nous pousse à grandir, nous bouscule et nous remet en question. Toujours pour notre bien bien sûr. Sauf qu’entre le moment où nous perdons les bénéfices de ce que nous avons appris du passé et celui où nous nous maîtrisons les savoirs utiles à notre avenir, nous perdons pour un temps le contrôle de la situation. Et c’est là qu’il faut garder son sang-froid, c’est là qu’il faut faire confiance. La vie voit les choses en grand. Elle nous oblige à changer, prendre des décisions, nous positionner, nous ouvrir, poser des limites, innover, sortir de nos routines, vivre l’aventure. C’est parce qu’elle nous aime qu’elle tend à nous défier. Parce qu’elle nous veut du bien qu’elle est si exigeante.
Alors imaginez un instant à quoi ressemblerait l’humanité si chacun savait que la vie nous enfante régulièrement et qu’il ne fallait pas en avoir peur. Si chacun parvenait à anticiper le bien qui allait venir lorsque tout semble s’écrouler. Si chacun apprenait à s’appuyer sur ce qui s’ouvre et qui vient lorsque les anciennes portes se ferment.
Nous pourrions vivre en toute confiance quoiqu’il arrive.
Alors acceptons de bonne grâce de grandir, apprenons de l’amour de la vie et lâchons prise !