Une voie ouverte par les autres, aussi royale qu’elle paraisse, ne nous aide pas nécessairement à nous trouver nous-même.
Ouvrir son propre chemin semble au départ plus risqué, mais reste le meilleur moyen d’arriver à bon port, c’est à dire à soi-même.
Il y aura des embuches, des surprises et des défis mais il y aura surtout la vie, chaque jour, à rencontrer. Cette vie qui donne, invente, nourrit et protège, cette vie unique qui se révèle à chacun de façon différente.
Nous ne sommes pas perdus. Comme nous le rappelle le poète, la vie est ce qu’elle a toujours été; une aventure. Et par son puissant pouvoir d’évocation, il nous élève vers les mondes subtils où tout devient musical.
Loin de notre monde fait de mental et de matière, il nous rappelle que l’essentiel n’est pas ce que nous redoutons mais bien plutôt la beauté qui s’offre à chaque instant, à celui qui sait voir.
Ainsi le dit Antonio Machado : c’est en marchant que l’on construit son chemin.
» Jamais je n’ai cherché la gloire
Ni voulu dans la mémoire des hommes
Laisser mes chansons
Mais j’aime les mondes subtils
Aériens et délicats
Comme des bulles de savon
J’aime les voir s’envoler
Se colorer de soleil et de pourpre,
Voler sous le ciel bleu, subitement trembler,
Puis s’éclater.
A demander ce que tu sais
Tu ne dois pas perdre ton temps
Et à des questions sans réponse
Qui donc pourrait te répondre ?
Chantez en coeur avec moi :
Savoir ? Nous ne savons rien
Venus d’une mer de mystère
Vers une mer inconnue nous allons
Et entre les deux mystères
Règne la grave énigme
Une clef inconnue ferme les trois coffres
Le savant n’enseigne rien, la lumière n’éclaire pas
Que disent les mots ?
Et que dit l’eau du rocher ?
Voyageur, le chemin
C’est les traces de tes pas
C’est tout, voyageur,
Il n’y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant
Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier que jamais
Tu ne dois à nouveau fouler
Voyageur ! Il n’y a pas de chemin
Rien que des sillages sur la mer.
Tout passe et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer.
(Extrait)
Et pour ceux qui aiment l’espagnol, voici une jolie version du poème chanté en son entier: